Le point de vue des hommes politiques français, hors gouvernementde droite à gauche : 

Marine Le Pen (Front national)

"A mon sens, les résultats du référendum sont sans contestation possible", a déclaré Mme Le Pen lors d'une conférence de presse à Saint-Gilles (département du Gard), ajoutant que ces résultats étaient tout à fait prévisibles.

Selon la présidente du FN, le peuple de Crimée qui a vécu dans une atmosphère de peur s'est jeté dans les bras du pays d'où il était issu. Elle a rappelé que la Crimée ne faisait partie de l'Ukraine que depuis 60 ans.

Lire la suite: http://fr.sputniknews.com/international/20140317/200743026.html#ixzz3ZNcBmHjn

Jean-Marie Le Pen s'est dit "absolument révolté par l'attitude des Etats-unis, qui soutiennent les rébellions partout dans le monde, surtout lorsque ils les ont suscitées". Il s'en est pris à "la façon dont Obama et les dirigeants de l'Ouest parlent à Poutine". "Il pourrait s'en offusquer", a jugé le dirigeant frontiste, mais "le monde a la chance d'avoir un leader qui a du sang-froid, qui ne relance pas la balle".

Sarkozy (ancien président - Républicains)

http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/coulisses/2015/02/10/25006-20150210ARTFIG00242-nicolas-sarkozy-legitime-l-annexion-de-la-crimee-par-la-russie.php

«(Les habitants) de Crimée choisissent la Russie, on ne peut pas leur reprocher»

«Si le Kosovo a eu le droit d'être indépendant de la Serbie, je ne vois pas comment on pourrait dire avec le même raisonnement que la Crimée n'a pas le droit de quitter l'Ukraine pour rejoindre la Russie»

«La séparation entre l'Europe et la Russie est un drame. Que les Américains la souhaitent, c'est leur droit et c'est leur problème (...), mais nous ne voulons pas de la résurgence d'une guerre froide entre l'Europe et la Russie».

«Il y a un tiers de russophones (en Ukraine), au moins une dizaine de millions, ce n'est pas anecdotique. Il faut certainement trouver les moyens d'une force d'interposition pour protéger les russophones d'Ukraine tant que la situation ne s'est pas calmée». 


François Fillon (Républicains)


"Aujourd'hui l'Europe n'est pas indépendante. Les Etats-Unis empiètent en permanence sur la vie des pays européens. Les Etats-Unis font pression sur l'Allemagne pour que l'Allemagne le fasse à son tour sur la Grèce et qu'on trouve un compromis avec la Grèce. Les services de renseignement allemands espionnent la France pas pour son compte, mais pour le compte des Etats-Unis".

"Les Etats-Unis nous embarquent dans une croisade contre la Russie qui est contre les intérêts de l’Europe. Les Etats-Unis mènent une politique au Proche-Orient qui est extraordinairement dangereuse pour nous",


Valéry Giscard d'Estaing(ancien président)

http://www.politiqueinternationale.com/revue/article.php?id_revue=146&id=1346&content=synopsis

"Concernant le « retour » de la Crimée en Russie, très franchement je l'ai jugé conforme à l'Histoire. Quand Nikita Khrouchtchev a voulu accroître le poids de l'URSS au sein des Nations unies qui venaient de naître, il a « inventé » l'Ukraine et la Biélorussie pour donner deux voix de plus à l'URSS, et il a attribué une autorité nouvelle à l'Ukraine sur la Crimée qui n'avait pas de précédent. À l'époque, déjà, je pensais que cette dépendance artificielle ne durerait pas. Les récents événements étaient prévisibles. D'ailleurs, le retour de la Crimée à la Russie a été largement approuvé par la population. Pour y voir vraiment clair, il faut se demander ce qui s'est réellement passé il y a un an dans la capitale ukrainienne. Quel rôle la CIA a-t-elle joué dans la révolution du Maïdan ? Quel est le sens de la politique systématiquement anti-russe menée par Barack Obama ? Pourquoi les États-Unis ont-ils voulu avancer leurs pions en Ukraine ? Existe-t-il un lobby ukrainien influent aux États-Unis ? Les Américains ont-ils voulu « compenser » leur faiblesse au Moyen-Orient en conduisant, sur le continent européen, une politique plus « dure » contre la Russie ?
la politique de sanctions visant la Russie - une politique qui a enfreint le droit international. Qui peut s'arroger le droit, en effet, de dresser une liste de citoyens à qui l'on applique des sanctions personnelles sans même les interroger, sans qu'ils aient la possibilité de se défendre et même d'avoir des avocats ? Cette affaire marque un tournant préoccupant. Concernant les sanctions économiques visant non des personnes mais l'État russe, comment ne pas considérer qu'elles font du tort aux deux protagonistes - Russie et Occident - en altérant leurs échanges commerciaux ? la Crimée, a vocation à rester russe !
L'Ukraine telle qu'elle est n'est pas en état de fonctionner démocratiquement. Il faut donc qu'elle se réorganise. Je souhaite que la diplomatie française prenne le leadership européen de la recherche d'une solution politique en Ukraine. Cette solution pour l'Ukraine semble être celle d'une confédération multiethnique, sur le modèle suisse des cantons, avec une partie russophone, une partie polonaise et une partie centrale. Un système à la fois fédéral et confédéral, sponsorisé par les Européens et soutenu par les Nations unies.
La Pologne et les pays baltes ne risquent rien. La Russie ne va pas se lancer dans ce type d'aventure. Les aspirations européennes de Kiev étaient un songe. Comme ils n'entrevoyaient aucune perspective, il fallait bien que les Ukrainiens rêvent de quelque chose. Mais soyons réalistes : les Hongrois, qui sont dans l'Europe, n'en veulent plus (7), et l'Union, après sept ans, n'a pas réussi à régler de manière satisfaisante l'intégration de la Bulgarie et de la Roumanie... 

J. Attali (PS) :

"Il m’arrive parfois de demander s’il est possible d’avoir raison contre tout le monde. Ou bien s’il faut se résigner à penser que l’unanimité vaut raison. Au vu du tour que prend l’affaire ukrainienne, je me sens cependant renforcé dans ma première intuition, exprimée ici : il est fou, pour l’Occident, de faire du problème de la Crimée l’occasion d’une confrontation avec la Russie.

Qu’on ne s’y trompe pas. On n’a jamais lu sous ma plume une approbation du régime actuel de la Russie. Ni de sa stratégie internationale. Et je ne parle ici que de l’intérêt de l’Occident, et plus précisément de l’Europe. Et, pour moi, l’intérêt de l’Europe n’est pas de se lancer dans un affrontement avec la Russie. Mais au contraire de tout faire pour intégrer notre grand voisin de l’Est à l’espace de droit européen.

Les historiens de l’avenir auront à mon sens beaucoup de mal à comprendre pourquoi nous nous sommes lancés dans une escalade aux conséquences potentiellement terrifiantes avec la Russie, pour s’opposer au vote majoritaire d’une province russophone, russe pendant des siècles, et rattachée en 1954 à une autre province de l’Union soviétique par le caprice du secrétaire général du parti communiste d’alors, Nicolaï Krutchev. Un rattachement jamais pleinement reconnu par la majorité des habitants de la Crimée, qui ont toujours voulu conserver leur autonomie à l’égard du gouvernement de Kiev, comme l’affirmait encore la première constitution ukrainienne de 1992."

une interview de J. Attali, sur le site Les-crises.fr:

http://www.les-crises.fr/russie-weimar-jacques-attali/


Roland Dumas (ancien ministre des affaires étrangères - PS)

"Il suffit d’écouter M. Rasmussen, son secrétaire général, pour se rendre compte que l’OTAN est devenue un instrument guerrier.

L’OTAN intervient à tout propos. En quoi son secrétaire général peut prendre la parole pour dire comme il l’a fait : « Je somme les Russes de ne plus envoyer d’armements aux russophones d’Ukraine ! » Au nom de quoi cette Alliance, qui était faite pour finir la guerre contre l’Allemagne avec une compétence sur l’Atlantique Nord, peut se mêler de choses aussi importantes que l’Ukraine ? Lorsque nous discutions du désarmement (lors de la chute de l’URSS – NDLR), mon homologue russe insistait pour que l’OTAN ne dispose pas d’armements dans les pays qui avaient fait partie du pacte de Varsovie, c’est-à-dire à proximité de sa frontière. C’était l’essence même de la paix. Tout le monde était d’accord. Eh bien, les Américains n’en ont pas tenu compte. Ils ont acheminé des armes dans les pays Baltes et en Pologne. D’où la controverse lorsque Poutine arrive au pouvoir. Il dit : « Vous n’avez pas tenu votre parole. » On n’a vraiment aucun intérêt à agiter le chiffon rouge devant le nez des Russes pour les effrayer ou pour les faire caler. En réalité, en quoi la Russie nous menace-t-elle ? Ce n’est pas une façon de traiter une grande puissance, qui a eu, au même titre que les Américains, sa part dans la victoire de 1945. La situation est devenue explosive et elle va l’être de plus en plus. Il existait un équilibre du monde et c’est cet équilibre qui est rompu.

Aujourd’hui, la voix de la France est totalement occultée. Nous suivons la diplomatie américaine tout en essayant de donner l’illusion que nous existons sur la scène internationale. Alors nous aboyons plus fort que les autres. La France est devenue le chien d’avant-garde de l’Alliance, au risque d’apparaître comme une nation «va-t-en-guerre ». Nous avons complètement tourné le dos à la position « traditionnelle », adoptée dès l’après-guerre. À chaque fois que j’allais à l’OTAN, le président Mitterrand me disait : « Surtout Dumas, souvenez-vous, nous ne sommes pas dans le commandement intégré. » Comprendre : n’obéissez pas à toutes les décisions qui seront prises ! Avant, la voix de la France comptait et elle était souvent écoutée."

http://www.humanite.fr/roland-dumas-la-france-chien-davant-garde-de-lotan-551010 


Jean-Pierre Chevènement (MRC)

http://www.chevenement.fr/Il-faut-renouer-le-dialogue-avec-la-Russie_a1683.html

« Je suis convaincu que les sanctions contre la Russie sont contre-productives, elles nous pénalisent.

Il faut renouer le dialogue avec la Russie. On ne peut pas construire l'Europe contre la Russie. C'est absurde. C'est un grand pays européen. »

http://www.chevenement.fr/Il-n-y-a-pas-d-independance-de-la-France-sans-une-Russie-forte_a1662.html

« Il n'y a pas d'indépendance de la France sans une Russie forte. »

"Le véritable enjeu de la crise ukrainienne actuelle est la capacité de l’Europe à s’affirmer comme un acteur indépendant dans un monde multipolaire, ou au contraire, sa résignation à une position de subordination durable vis-à-vis des Etats-Unis. La russophobie médiatique relève d’un « formatage » de l’opinion comparable à celui qui avait accompagné la guerre du Golfe en 1990-91. Cette « mise en condition » de l’opinion repose sur l’ignorance et l’inculture, s’agissant des réalités russes contemporaines, quand ce n’est pas sur une construction idéologique manichéenne et manipulatrice."

Tribune de JP Chevènement dans Le Monde Diplomatique, 11 mai 2015. (pdf)

 

Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche)

http://www.jean-luc-melenchon.fr/2014/03/05/la-strategie-de-loutrage-permanent/

« Je ne soutiens pas Poutine. Ni les autorités de fait de l’Ukraine actuelles, ni les kleptocrates du  gouvernement constitutionnel précédent. Mais, au contraire de Daniel Cohn-Bendit, je ne suis pas partisan de la guerre avec la Russie ! Et si je crois que les Russes n’ont rien à faire hors de leurs bases en Crimée, je condamne la tentative d’encerclement de la Russie par l’Otan qui en est la cause. Je condamne l’antisémitisme néonazi des ministres de fait au pouvoir en Ukraine, et je souhaite qu’ils soient rapidement expulsés de ce gouvernement.

Je le fais conformément aux recommandations de la résolution adoptée par le Parlement européen le 13 décembre 2012. J’en profite pour signaler que cette résolution  «  à propos de l’Ukraine » émane des sociaux libéraux, de la droite et des Verts, dont Daniel Cohn-Bendit. Elle dit sans aucune ambiguïté : «  le Parlement s’inquiète de la montée du sentiment nationaliste en Ukraine, qui s’est traduit par le soutien apporté au Parti « Svoboda », lequel se trouve ainsi être l’un des deux nouveaux partis à faire son entrée à la Verkhovnaz Rada ; rappelle que les opinions racistes, antisémites et xénophobes sont contraires aux valeurs et principes fondamentaux de l’Union européenne et, par conséquent, invite les partis démocratiques siégeant à la Verkhovna Rada à ne pas s’associer avec ce parti, ni à approuver ou former de coalition avec ce dernier ». Ainsi, voilà ce que Cohn-Bendit en personne a signé et voté. Soutenait-il Poutine à cette occasion parce qu’il condamnait les néo nazis Ukrainiens ? Non, évidemment ! C’est pourtant ce qu’il me reproche d’avoir fait.

Ce n’est pas fini. Je condamne aussi les provocations du gouvernement de fait de l’Ukraine que sont sa demande d’adhésion à l’OTAN ou le retrait du russe comme une des langues officielles de l’Ukraine, d’ailleurs parlée majoritairement dans le Donetz et la Crimée. Je pense que les Etats-Unis n’ont rien à faire dans cette zone, et je condamne leur activisme belliqueux.

Bref, mon camp est celui de la paix contre la guerre. Car la guerre sur le vieux continent entraînant tout le monde comme par un enchaînement est redevenue possible. L’une des manières de l’éviter est de refuser de jouer avec des allumettes dans cette poudrière. C’est pourtant ce que font les va-t-en-guerre traditionnels de ce type de situation. Loin de faire le bilan des guerres qu’ils ont provoqué ou réclamé depuis 20 ans, ils en redemandent. L’Irak, la Lybie, l’Afghanistan, le Kosovo : ils n’ont rien appris, et ne veulent rien apprendre. Leur intérêt ce n’est pas la paix ou la guerre. C’est leur tropisme atlantiste fanatique. En attendant, les faits ne sont pas ceux que vendent les marchands de papier va-t-en-guerre. Ainsi concernant la présence militaire des russes. Elle ne comporte aucune illégalité selon le Général français Vincent Desportes qui le déclare sur BFM TV, le 2 mars 2014. Il dit : "La Russie ne viole aucune loi, qu'elle soit internationale ou autre. Selon les accords signés avec l'Ukraine, la Fédération est autorisée à disposer d'une force de 25 000 hommes sur le territoire ukrainien. Actuellement, même avec les derniers mouvements de troupes, les forces russes ne s'élèvent pas à plus de 15 000 hommes en Crimée, nous sommes encore loin du compte. Et l'Ukraine ne fait ni partie de l'UE, ni de l'OTAN ; de ce fait, ni l'UE ni l'Otan ne sont disposées ou autorisées à intervenir en Ukraine. »


L'essentiel d'une interview d'Alexandre del Valle et Philippe Migault (extrait du site Atlantico), qui expliquent qui sont les "pro-Russes" en France, en fait essentiellement des gaullistes, mais aussi des gens de tous bords, des nationalistes aux communistes; sans oublier bien entendu quantité d'universitaires spécialistes de la question.

Comme on le voit, la quasi-totalité des hommes politiques français de premier plan, et de tous lesbords, hors gouvernement, condamnent la politique de celui-ci à l'égard de la Russie; cela n'empêche pas les journalistes, chaque fois qu'ils les interrogent, de leur dire ingénument : "alors vous, vous êtes vraiment à contre-courant!" Mais qui est "dans le courant" en France, en-dehors du gouvernement et de la presse ? 


V - L'avis d'autres hommes politiques de premier plan : 

G. Schroeder, sur la responsabilité de l'UE dans la crise ukrainienne :


http://www.lemonde.fr/europe/article/2014/05/11/l-ue-responsable-de-la-crise-en-ukraine-selon-gerhard-schroder_4414853_3214.html

Dans le journal Welt am Sonntag, l'ancien chancelier allemand Gerhard Schröder estime que l'Union européenne est la principale responsable de la crise ukrainienne. « L'erreur fondamentale vient de la politique de l'UE en faveur d'un traité d'association » que Bruxelles voulait signer avec l'Ukraine, affirme M. Schröder, ami de longue date du président russe Vladimir Poutine. « L'UE a ignoré le fait que l'Ukraine est un pays profondément divisé culturellement. Depuis toujours, les gens du sud et de l'est du pays sont plutôt tournés vers laRussie et ceux de l'ouest, plutôt vers l'UE », rappelle-t-il.

« On pouvait parler d'un traité d'association, mais il aurait fallu le faire avec la Russie dans le même temps. L'erreur de départ a été de dire ce sera ou un traité d'association avec l'UE ou une union douanière avec la Russie », poursuit-il.

Tout en assurant par ailleurs que « des erreurs ont été commises de toutes parts », M. Schröder ne condamne pas le rattachement de la Crimée à la Russie, à la suite d'un référendum pourtant jugé illégal par la communauté internationale. « Le rattachement de la Crimée est contesté sur le plan du droitinternational, mais c'est maintenant une réalité. La Crimée a décidé par référendum qu'elle voulait être une région russe. Et cela a été appliqué », relève-t-il.


Helmut Kohl: 


Ukraine : l'Occident devrait agir avec plus d'intelligence (Helmut Kohl)


"L'Occident, tout comme la Russie et l'Ukraine, doit être sur ses gardes pour empêcher la perte de ce que nous avons atteint par le passé", estime M.Kohl.

Selon lui, l'Occident doit renoncer à la politique visant à isoler la Russie sur la scène internationale.
Lire la suite: http://fr.sputniknews.com/french.ruvr.ru/news/2014_11_02/Ukraine-lOccident-devrait-agir-de-facon-plus-intelligente-Helmut-Kohl-3209/



Helmut Schmidt dénonce la dangereuse mégalomanie des eurocrates


l’Europe, les Américains et aussi les Russes agissent, comme le décrit l’auteur Christopher Clark dans son livre fort intéressant sur le début de la Première Guerre mondiale, comme des ’’somnambules’’. (...) Le danger que la situation s’aggrave comme en août 1914 grandit tous les jours.

Je ne pense pas que Poutine veuille la guerre. Et l’Europe devrait tout faire pour encourager cette position de la Russie, au lieu de bavarder sur la Troisième guerre mondiale comme le font le gouvernement à Kiev et beaucoup dans l’entourage du président Obama.


Henry Kissinger, un des plus redoutables va-t-en-guerre de la politique américaine, prend position contre la politique d'Obama et Kerry, et se retrouve, probablement pour la première fois de sa vie, en accord avec Noam Chomsky : 

http://www.mintpressnews.com/chomsky-kissinger-agree-avoid-historic-tragedy-ukraine/201839/

English text (PdF)


Extrait du discours de Sahra Wagenknecht, vice-présidente du parti allemand Die Linke (la gauche), au Bundestag : 

"En Ukraine, l'Europe a déjà échoué. Le pays s’enfonce dans une guerre civile sanglante. Comme sonnaient bien les promesses fleuries que vous aviez faites aux Ukrainiens il ya quelques mois ! Apparemment, le gouvernement allemand voulait soutenir les forces de la démocratie, pour la liberté et pour l'Europe contre ceux qui défendent l'oligarchie, la pauvreté et la corruption. Aujourd'hui vous soutenez un gouvernement qui compte quatre ministres d'un parti nazi ouvertement antisémite et antirusse, un gouvernement qui a déclenché un conflit et mène aujourd'hui brutalement la guerre contre son propre peuple.

Vous soutenez un président qui a mené sa campagne avec les milliards de dollars qu’il a volés ainsi que sa propre chaîne de télévision, un oligarque qui sous l'ancien président Ianoukovitch se vautrait dans la corruption, le racket et les affaires tordues, et qui de plus avait été son ministre.

Pour que ça ne vous soit pas trop pénible, vous mentez au public sur la véritable situation en Ukraine, Vous ne dites pas que des oligarques extrêmement riches, suivant l’usage des chefs de guerre afghans, financent leurs propres armées privées et pillent le pays sans vergogne, alors que la majorité des Ukrainiens vivent dans la misère, une pauvreté qui va s’intensifier en raison de l’austérité désormais dictée par l’UE et le FMI. Vous cachez que des voyous armés du secteur droit, qui campent toujours sur le Maidan, sont libres aujourd’hui de circuler dans de nombreuses régions de l'Ukraine, non sans danger pour la vie et l'intégrité physique des populations, et que le gouvernement, au lieu de désarmer ces gangs nazis en maraude, n’a d’autre objectif que  d’interdire le Parti Communiste.

Malheureusement, l'assassinat de 40 civils dans une salle de l'union syndicale à Odessa, qui a été allumé par une bande d’extrême droite, où les victimes sont mortes brûlées vives, ce n’est pas de la propagande russe, mais la réalité cruelle, une réalité qui n'a rien à voir avec l'image que vous avez peinte d’un régime ukrainien pro-européen et à l'esprit ouvert."



L’actualité de la crise au jour le jour sur : Europe et Russie

Laisser un commentaire